Gaz butane : allègement de 17 % de la charge budgétaire de l’État
Entre janvier et août 2025, la subvention moyenne versée par l’État pour une bonbonne de 12 kg de gaz butane s’est établie à 53,47 dirhams, pour un coût global évalué à 8,5 milliards de dirhams. Cette charge marque un repli d’environ 17 % par rapport à la même période en 2024, confirmant la tendance à la baisse amorcée avec la normalisation des cours internationaux de l’énergie.
Le gaz butane demeure néanmoins l’un des produits les plus soutenus par la Caisse de compensation, instrument central de la politique publique de stabilisation des prix. En 2024, les fluctuations du marché mondial avaient conduit à une forte volatilité des dépenses de subvention. L’année 2025 se distingue, elle, par un certain retour à l’équilibre, favorisé par la détente progressive des prix du baril et la baisse du coût du fret maritime.
Dans le cadre du Projet de loi de finances 2026, le gouvernement entend maintenir le soutien au gaz butane tout en réduisant graduellement son impact budgétaire. L’exécutif prévoit une réorientation des ressources de la compensation vers les programmes de protection sociale ciblée, notamment ceux liés à la généralisation de l’assurance maladie et du soutien direct aux ménages vulnérables.
Le texte budgétaire évoque également une révision progressive du prix de vente de la bonbonne de 12 kg, qui pourrait atteindre 70 dirhams d’ici fin 2026, l’État continuant d’en subventionner une part significative. Cette évolution s’inscrit dans une stratégie de rationalisation des dépenses publiques, conciliant la soutenabilité budgétaire et la préservation du pouvoir d’achat des foyers modestes.
Alors que la réforme de la compensation figure parmi les chantiers économiques majeurs du gouvernement, la trajectoire de la subvention du butane illustre la volonté de concilier équilibre macroéconomique et justice sociale, dans un contexte marqué par la transition énergétique et la redéfinition du modèle de soutien aux produits de base.
