Nouveau modèle de développement

Modèle post-covid : les pistes proposées par AMADEUS

Il y a un avant et un après covid-19 et le Maroc a eu «la chance» d’amorcer une réflexion sur son modèle de développement avant la pandémie. aujourd’hui, relance économique et refonte du modèle de développement national font partie d’un «tout» indissociable.

La refonte de notre modèle de développement devra, dorénavant, se conjuguer avec l’exigence de la relance de l’économie nationale et avec l’adaptation aux bouleversements internationaux», souligne Brahim Fassi Fihri, président fondateur de l’Institut Amadeus qui dans un rapport publié en août dernier propose cinq piliers autour desquels pourrait s’articuler le modèle de développement du Maroc post-Covid-19.RELANCER LA CONSOMMATION INTERNELa pandémie a engendré une baisse significative de la consommation. Selon les données du HCP, au deuxième trimestre 2020, l’économie marocaine, sous confinement strict de la population pendant près de 10 semaines sur 13, a été confrontée à une baisse de la demande intérieure. La consommation des ménages, en volume, se serait repliée ainsi de 6,7%. Cette baisse aurait, particulièrement, concerné les dépenses des ménages en biens manufacturés, notamment celles de l’habillement et d’équipement ainsi que celles du transport, de la restauration et des loisirs. Amadeus estime que le recul de la consommation peut à lui seul avoir un effet dévastateur. « Ce phénomène entraîne une chute de la production, qui peut provoquer, comme ce fut le cas lors de cette pandémie, une dégradation économique globale », note l’institut qui ajoute que la crise actuelle présente une opportunité pour l’essor de la production des produits locaux qui peuvent venir alimenter le marché national. Le rapport d’Amadeus met l’accent sur cinq piliers pour accompagner la rénovation du modèle de développement national, ces fameux piliers que nous avons appelés adaptation, innovation, agilité, créativité et efficacité. Sur le volet relance de l’économie par la relance de la consommation, le rapport propose d’injecter des liquidités dans l’économie à travers ‘’un endettement raisonnable et limité afin d’éviter une situation de non-solvabilité’’. Une approche qui, selon le think tank, devrait permettre de ‘’relancer la consommation et par conséquent, augmenter la demande qui poussera les opérateurs marocains à produire plus’’. La consommation des produits locaux est essentielle à la relance de la production nationale. Ainsi, des subventions étatiques ciblées, directes ou indirectes, ainsi que des incitations fiscales liées à ces produits (à la production comme à l’achat) semblent nécessaires afin de les rendre plus accessibles aux consommateurs marocains. Par ailleurs, il serait également pertinent de démultiplier les campagnes médiatiques, elles aussi subventionnées par des institutions publiques, afin de faire la promotion des produits locaux et de la production nationale. Amadeus préconise également d’harmoniser la vision entre tous les acteurs, en amont et en aval des chaînes de production, afin de mieux répondre aux attentes des consommateurs nationaux. « Il serait urgent de mobiliser le secteur privé, le secteur public ainsi que la société civile, à travers les organisations de consommateurs, pour lancer une réflexion approfondie sur les attentes, les responsabilités et les obligations de chaque partie », souligne le rapport.PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT NATIONAL De l’avis des experts, le cadre administratif actuel présente plusieurs lacunes sur le plan de création d’entreprises. Il serait judicieux selon Amadeus, dans le cadre de la réforme des Centres Régionaux d’Investissement (CRI), de mettre en place un guichet unique pour la création et le développement des entreprises et d’agir efficacement sur la complexité des démarches administratives et sur les délais d’attente. Les nombreuses contributions au sujet de la construction d’une nouvelle mouture du Modèle national de développement insistent sur les limites du modèle actuel favorisant l’économie de rente, et limitant, de fait, la libre concurrence ainsi que l’investissement. D’où la proposition de mettre en place un pacte national pour les investissements, incitatif, centré sur l’investisseur national.

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