Nouvelle mise en garde sur les risques systémiques des retraites au Maroc

Les entreprises d’assurance démontrent une résilience globale face aux conditions macroéconomiques extrêmes, d’après les résultats des exercices de stress tests. Cependant, le secteur des retraites continue de faire face à des difficultés financières, tandis que les principaux régimes de base sont confrontés à des défis persistants. Lors d’une réunion tenue le mardi 4 juillet au siège de Bank Al-Maghrib, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a évalué la stabilité financière du Royaume, dans un contexte mondial marqué par de fortes incertitudes.
En plus d’examiner la situation des banques, qui demeurent bien capitalisées, le Comité, composé de Bank Al-Maghrib, de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), s’est penché sur les secteurs de l’assurance et des retraites, rapporte l’édition en ligne de l’hebdomadaire La Vie Eco.
Selon le Comité, le secteur de l’assurance a continué de croître et de faire preuve de résilience malgré une conjoncture économique difficile, caractérisée par un ralentissement marqué de la croissance nationale en 2022 et une augmentation des taux d’intérêt dans un contexte d’inflation croissante.
Avec un chiffre d’affaires de 53,8 milliards de dirhams en 2022, le secteur a maintenu une bonne dynamique de croissance (+8,5%), tant dans la branche vie (+10,7%) que dans la branche non-vie (+6,6%).
« Cependant, le secteur a été affecté par les conditions défavorables du marché financier. Ses plus-values latentes ont ainsi diminué de 53,8% et son solde financier s’est déprécié de 23,8%. Malgré ces performances mitigées en matière de placements, le secteur de l’assurance a affiché un résultat positif de 4 milliards de dirhams en 2022 (+1,8%), avec un taux de rendement des fonds propres (ROE) de 9,4%, en baisse de 10 points de base par rapport à l’exercice précédent », précise l’hebdomadaire.
En ce qui concerne les régimes de retraite, la situation demeure préoccupante.
Le Comité souligne que les principaux régimes de base continuent de faire face à une « situation financière difficile », caractérisée par des dettes implicites importantes et l’épuisement de leurs réserves à différents horizons.
Il devient donc impératif d’accélérer la réforme globale du système. À cet égard, le Comité indique que les discussions entre le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux sont en cours pour mettre en place une réforme systémique de ce secteur en instaurant deux pôles, public et privé.
Cette réforme vise à établir une tarification équilibrée des régimes de retraite et à résoudre une grande partie de leurs engagements passés non couverts, rappelle La Vie Eco.