Royal Air Maroc s’ouvre à Airbus et prévoit l’acquisition de 200 avions d’ici 2037

C’est un tournant historique pour la compagnie nationale marocaine. Pour la première fois depuis sa création en 1957, Royal Air Maroc (RAM) s’apprête à intégrer des avions Airbus à sa flotte, rompant ainsi avec une fidélité de plusieurs décennies aux constructeurs américains Boeing et ATR. Le contrat, en cours de finalisation, prévoit la livraison de quelque 200 appareils à l’horizon 2037, selon les informations relayées par la presse française.
Cette entrée d’Airbus dans l’écosystème de RAM marque bien plus qu’un simple renouvellement de flotte : elle reflète une réorientation stratégique majeure, tant sur le plan industriel que diplomatique. L’arrivée du constructeur européen dans le giron de la RAM modifie en profondeur la carte des partenariats aéronautiques du royaume, jusque-là largement dominée par l’industrie américaine.
Mais derrière cette avancée technique et commerciale, les négociations n’ont pas été de tout repos. Plusieurs différends ont ralenti la conclusion de l’accord, en particulier autour des créneaux aéroportuaires perdus par RAM dans des aéroports français récemment rénovés, notamment celui d’Orly. Les autorités marocaines pointent du doigt un traitement inégal, estimant que les compagnies françaises comme Air France ou sa filiale low-cost Transavia ne subissent pas les mêmes contraintes dans les aéroports marocains.
La décision d’ouvrir la flotte à Airbus intervient donc dans un contexte de tensions sur l’accès aux marchés, mais aussi d’ambitions affirmées pour l’avenir. En diversifiant ses fournisseurs et en planifiant un accroissement massif de sa flotte, Royal Air Maroc se positionne clairement pour accompagner la montée en puissance du Maroc comme hub aérien entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique.
Une nouvelle ère semble donc s’ouvrir pour la RAM, entre repositionnement stratégique et renforcement de sa souveraineté industrielle dans un ciel de plus en plus concurrentiel.