Adil Lamnini : « Le Made in Morocco n’est pas un simple slogan. C’est une stratégie, un outil de souveraineté économique et un récit collectif de fierté nationale. »

Depuis plus de dix ans, le Made in Morocco s’impose comme une véritable stratégie de souveraineté économique, bien plus qu’un simple label. Selon Adil Lamnini, Président du Label Made in Morocco et de l’Association Professionnelle des Marques Marocaines, ce label incarne une promesse de qualité et de responsabilité qui va bien au-delà du marketing. Il s’agit d’un engagement concret visant à renforcer la compétitivité des marques marocaines, avec une vision claire autour de quatre piliers essentiels : la qualité, l’innovation, l’origine contrôlée et la responsabilité sociétale.
Pour Lamnini, ce n’est pas seulement une question de promotion des produits locaux, mais aussi un véritable travail de fond pour reconstruire la confiance des consommateurs marocains envers ce qui est fabriqué dans leur pays. La bataille la plus difficile, selon lui, est de décoloniser les imaginaires et de briser le réflexe qui associe systématiquement la qualité au « produit étranger ». Cette lutte n’est pas simplement économique, mais culturelle. Elle passe par des campagnes de communication, des salons internationaux, et un accompagnement soutenu des entreprises marocaines pour renforcer leur visibilité et leur crédibilité.
Ce travail de fond repose sur un processus rigoureux : pour obtenir le label, les marques doivent répondre à des critères stricts validés par un comité indépendant. La production doit être majoritairement réalisée au Maroc, respecter les normes environnementales et de qualité, et répondre à des engagements sociaux et environnementaux. Pour les entreprises labellisées, ce processus a conduit à une hausse significative de leur compétitivité.
« Les entreprises agroalimentaires et industrielles labellisées Made in Morocco ont enregistré une hausse moyenne de 15 à 22 % de leurs exportations dans les 12 à 18 mois suivant leur labellisation.» affirme M. Adil
L’un des points marquants de cette dynamique est la jeunesse marocaine, qui joue un rôle clé dans la transformation du paysage industriel et commercial du pays. Designers, ingénieurs, startuppers et artisans inventent de nouvelles manières de produire, de créer et de promouvoir le Made in Morocco. Pour Adil Lamnini, cette nouvelle génération incarne un renouveau de l’identité marocaine et ne craint pas de revendiquer fièrement son appartenance au local. Elle en fait un levier pour conquérir les marchés mondiaux, sans complexe.
« Cette génération n’a pas peur de dire qu’elle est fière d’être marocaine. Elle revendique le local sans complexe, et elle en fait un levier d’ambition mondiale. » souligne M. Adil.
Cet élan est renforcé par des initiatives comme le programme « Label Jeunes », qui accompagne les jeunes créateurs à travers du mentorat, des formations et une mise en réseau avec des acteurs clés de l’industrie. Mais au-delà de la dynamique interne, le label « Made in Morocco » s’inscrit dans une démarche de durabilité, avec un modèle de croissance inclusif, local et responsable, qui prend en compte l’impact social et environnemental des entreprises labellisées.
L’influence du Made in Morocco est en pleine expansion. En trois ans, les marques marocaines ont enregistré une croissance de 67 % de leur visibilité en ligne grâce à une stratégie digitale efficace et une présence accrue sur les salons internationaux. Cette stratégie a permis de signer des accords avec des distributeurs européens, africains et du Golfe, affirmant ainsi une affirmation de l’indépendance économique du Maroc. Aujourd’hui, le pays ne cherche plus la validation extérieure pour exister, il s’affirme pleinement sur la scène mondiale.
Dans cette optique, le Made in Morocco ne se limite pas à un simple label, mais devient un mouvement politique et économique. L’Association plaide pour l’institutionnalisation du « Buy Moroccan Act » dans les marchés publics, la création d’une Agence Souveraine du Made in Morocco pour piloter, labelliser et protéger, ainsi que des mesures contre le dumping et les contrefaçons. Le but est de positionner ce label comme un acteur majeur de la souveraineté économique du pays, à l’instar des grandes nations industrielles, comme l’explique M. Adil : «Nous ne voulons pas d’un protectionnisme figé, mais d’un patriotisme économique intelligent, assumé, inspiré des meilleures pratiques internationales.»
Avec des projets ambitieux comme le lancement du Made in Morocco Hub et l’organisation du Sommet Mondial des Marques Marocaines, le label se prépare à franchir une nouvelle étape. Les perspectives pour 2030 sont claires : faire du Made in Morocco une véritable marque-pays, capable de peser sur les marchés mondiaux tout en consolidant son identité locale et durable. Ce n’est pas qu’une ambition économique, c’est aussi une quête de dignité nationale, qui s’affirme dans chaque produit, chaque projet, chaque marque.
« Ce n’est pas seulement une ambition économique, c’est une quête de dignité nationale. Le Made in Morocco ne se contente plus d’être une signature. Il devient un mouvement, une culture, un réflexe patriotique. Nos marques ne doivent plus se contenter de suivre. Elles doivent conduire la transformation de notre économie. Et c’est ce que nous sommes en train de réussir, pas à pas, ensemble.» conclu M. Adil Lamnini, président du Label Made in Morocco et de l’Association Professionnelle des Marques Marocaines.
Ainsi, le Made in Morocco incarne le reflet d’une identité nationale affirmée, d’un engagement collectif pour un avenir durable, et d’une volonté de conquête mondiale. Au-delà des frontières marocaines, ce label symbolise la détermination de tout un pays à valoriser son savoir-faire, ses ressources et ses talents. Dans les années à venir, le Made in Morocco continuera de se renforcer, porté par la jeunesse, l’innovation et une vision partagée de souveraineté économique. L’avenir est prometteur, et les marques marocaines ont désormais les clés pour s’imposer sur la scène internationale avec fierté et détermination.