Suspension des exportations espagnoles de bovins : pas de menace sur le marché marocain

La décision de l’Espagne de suspendre temporairement ses exportations de bovins vivants, à la suite de la détection de cas de dermatose nodulaire contagieuse dans le nord-est du pays, ne devrait pas déstabiliser le marché marocain. Les professionnels du secteur se veulent rassurants : l’offre reste suffisante et les prix stables, grâce à une diversification réussie des sources d’approvisionnement.
Une mesure sanitaire préventive
L’arrêt décidé par les autorités espagnoles le 4 octobre vise à prévenir la propagation d’une maladie virale qui touche exclusivement les bovins. Cette pathologie, transmise principalement par des insectes piqueurs, entraîne fièvre, lésions cutanées et baisse de productivité, sans aucun danger pour la santé humaine ni pour la consommation de viande ou de lait.
Au Maroc, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a confirmé que la suspension est limitée aux animaux vivants, la viande réfrigérée ou congelée restant autorisée à l’importation. Une campagne de vaccination préventive sera également lancée pour renforcer la protection du cheptel national.
Une dépendance maîtrisée à l’Espagne
Si l’Espagne occupe une place importante dans les importations marocaines de bovins, le marché national s’est préparé à ce type de perturbation. Ces dernières années, les importateurs ont multiplié les partenariats avec l’Amérique latine, notamment le Brésil et l’Uruguay, désormais devenus des fournisseurs de premier plan.
Selon Hicham Jouabri, secrétaire régional des grossistes en viande rouge à Casablanca, 100.000 à 150.000 veaux brésiliens devraient être importés d’ici la fin de l’année, en plus de cargaisons venues d’Uruguay. Ces volumes permettront de satisfaire la demande nationale sans créer de tension sur les prix.
Des prix inchangés et un flux d’approvisionnement continu
Les tarifs de gros demeurent stables : entre 68 et 75 dirhams le kilo pour les veaux brésiliens, 75 à 80 dirhams pour ceux d’Uruguay, et autour de 90 à 92 dirhams pour le bétail local ou espagnol.
Le port de Casablanca continue de recevoir régulièrement de nouveaux arrivages ; une quinzaine de navires sont attendus d’ici fin décembre, garantissant un flux constant d’approvisionnement.
Vigilance sanitaire maintenue
L’ONSSA suit l’évolution de la situation en coordination avec les autorités espagnoles pour autoriser une reprise rapide des exportations dès que la situation sera maîtrisée.
Grâce à la diversification de ses partenaires et à une gestion proactive de la sécurité sanitaire, le Maroc parvient à stabiliser son marché de la viande rouge, malgré les aléas extérieurs.
Avec Le360 et h24info
