Corruption dans la santé : l’attribution controversée à Forvis Mazars suspendue par l’INPPLC

L’attribution à Forvis Mazars d’un marché public visant à dresser la cartographie des risques de corruption dans le secteur de la santé suscite un vif débat. Le cabinet, auditeur officiel du groupe Akdital jusqu’en 2026, est désormais chargé d’évaluer les dérives d’un secteur dont il contrôle déjà l’un des acteurs majeurs. Une proximité qui soulève des interrogations sur l’indépendance et l’impartialité de l’étude.
Dès l’annonce de l’attribution, plusieurs experts et observateurs ont dénoncé « le paradoxe d’un cabinet lié commercialement à un opérateur dominant, chargé d’en analyser les dysfonctionnements et les abus ». Selon eux, cette situation compromet « les garanties de probité et d’objectivité nécessaires pour scruter les pratiques et les connivences dans les cliniques privées ».
Face à la polémique, l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) a décidé de suspendre immédiatement la procédure d’exécution du marché. Dans un communiqué publié le 15 octobre, l’institution explique avoir « gelé la remise de l’ordre de service lié à l’exécution des travaux » et transféré le dossier à la Commission nationale des marchés publics afin d’en vérifier la conformité juridique et technique.
Parallèlement, l’INPPLC a lancé une enquête interne sur les soupçons de conflit d’intérêts. L’instance assure que l’investigation respectera « strictement les principes de transparence, d’équité et d’égalité des chances » et que « la décision finale sera rendue publique à la lumière des conclusions de la Commission nationale des marchés publics ».
Dans sa dernière déclaration, l’INPPLC réaffirme sa volonté de « préserver sa crédibilité et de consacrer les principes de probité et de transparence dans la gestion de l’argent public », marquant sa détermination à clarifier les conditions de l’attribution et à rétablir la confiance dans le processus.
