Vers une révision du Regsitre Social Unifié, un an à peine après son lancement

Le Maroc passe à la vitesse supérieure dans la modernisation de son système de protection sociale. Le ministère de l’Intérieur, avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale, va mener deux études majeures sur le Registre social unifié (RSU), pivot central du ciblage des bénéficiaires. L’objectif : sécuriser les aides, fluidifier les processus et renforcer la fiabilité d’un dispositif au cœur de la réforme sociale du Royaume.
La première étude se concentrera sur les fluctuations de l’indice socio-économique du RSU, dont l’instabilité peut fragiliser la continuité des programmes sociaux. Elle devra identifier les causes de ces variations, évaluer leur impact sur l’attribution des aides et proposer des mécanismes pour stabiliser l’indice. La deuxième étude portera sur la performance opérationnelle du processus RSU, depuis l’information et la préinscription jusqu’à la décision d’éligibilité. L’objectif est de détecter les goulots d’étranglement, d’améliorer l’interopérabilité et de proposer des recommandations concrètes pour optimiser les procédures internes.
Depuis 2020, le Royaume a amorcé une restructuration profonde de son système social, reposant sur deux piliers : le Registre national de la population (RNP), qui attribue un identifiant digital unique à chaque résident, et le RSU, qui calcule l’indice socio-économique des ménages. Plus de la moitié des Marocains y sont déjà inscrits, rendant cette évaluation indispensable pour garantir l’efficacité du ciblage des aides directes.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte budgétaire stratégique. Avec une croissance ciblée de 4,5 % en 2026 et un déficit maîtrisé à 3 % du PIB, le gouvernement Akhannouch vise un ciblage plus précis des aides directes, tout en poursuivant les réformes structurantes : modernisation de la loi organique des finances, réforme des retraites, dialogue social et recentrage de l’action publique au niveau régional.
L’accompagnement de la Banque mondiale inclut le financement d’une assistance technique et le renforcement des capacités des équipes internes. Des ateliers participatifs permettront de s’approprier les outils d’analyse et les recommandations, assurant ainsi l’ancrage des bonnes pratiques.
Avec ces études, le Maroc entend sécuriser l’accès aux programmes sociaux, maîtriser les données du RSU et consolider une réforme historique qui place la fiabilité et la transparence au cœur de la protection sociale.
Avec Le Matin
