
Le nouveau directeur général de Stellantis, Antonio Filosa, a engagé un virage stratégique destiné à remettre le groupe automobile sur les rails. Cette réorientation pourrait se traduire par la disparition de certaines marques, dont DS et Lancia, si celles-ci ne parviennent pas à prouver rapidement leur viabilité.
La méthode Filosa marque une rupture avec la stratégie menée ces dernières années. Le groupe tourne le dos à la recherche prioritaire de marges élevées et aux politiques de réduction des coûts, accusées d’avoir fragilisé la relation avec les clients et le réseau de concessionnaires. La nouvelle priorité est donnée au volume, à l’amélioration du service client et à des prix plus accessibles, quitte à accepter des marges plus faibles à court terme.
Sur le plan industriel, l’objectif est clair : relancer les ventes et faire tourner les usines à plein régime. Cette approche s’accompagne d’un recentrage de l’offre produit, davantage alignée sur la demande réelle des clients que sur des objectifs purement financiers.
Le changement de cap concerne également les choix technologiques. Stellantis revoit à la baisse ses ambitions jugées trop agressives en matière d’électrification et envisage le retour de motorisations emblématiques, à l’image du V8 Hemi, tout en adaptant ses gammes aux attentes concrètes des marchés.
Dans ce contexte, le portefeuille de 14 marques du groupe fait l’objet d’un examen approfondi. Selon des sources citées par Reuters, des marques comme DS ou Lancia sont désormais « sur la sellette » et pourraient être sacrifiées si leurs performances commerciales ne s’améliorent pas rapidement.
Pour Stellantis, l’enjeu est de restaurer sa crédibilité après plusieurs années d’une stratégie jugée déconnectée du terrain. Le groupe mise sur un retour aux fondamentaux du marché automobile, fondé sur l’accessibilité, l’adéquation produit et la satisfaction client. Reste à savoir si ce recentrage suffira à inverser une dynamique négative installée de longue date.
