Les ftours proposés à l’extérieur sont boudés par la clientèle à Casablanca
Les restaurants et cafés des grandes villes sont inhabituellement calmes pendant l’heure du ftour, avec des tables et des chaises vides et un personnel peu occupé. À Casablanca, comme dans d’autres villes telles que Rabat, où les gens ont l’habitude de prendre le ftour à l’extérieur, la convivialité de partager un repas en famille ou de goûter à une variété de plats traditionnels de Ramadan en plein air a été remplacée cette année par un grand vide, causant un grand préjudice aux professionnels de l’industrie.
Les chiffres de fréquentation sont alarmants, avec une baisse allant jusqu’à 50% dans certains endroits pour les hôtels et restaurants, et jusqu’à 60% pour les cafés par rapport à l’année dernière. Les professionnels affirment que les prix proposés aux clients sont pourtant attractifs, allant de 200 DH à 400 DH dans les restaurants pour un buffet libre, des entrées, un plat principal et un dessert à volonté, tandis que certains hôtels affichent des menus allant jusqu’à 850 DH. Les professionnels ont été obligés de grignoter sur leurs marges pour attirer la clientèle, malgré la hausse des prix des matières premières et des produits agricoles.
Les taxes locales exigées par les collectivités territoriales ne facilitent pas non plus la vie des professionnels, avec une augmentation de certaines taxes de 70 dirhams par m² tous les trois mois à 520 DH. Les restaurateurs espèrent une amélioration de leur chiffre d’affaires dans la deuxième quinzaine du Ramadan et avec l’arrivée de l’Aïd al-Fitr et de l’été, mais dans ce contexte de hausse tous azimuts, il est peu probable que les Marocains aient le cœur à la fête.