Les programmes dédiés aux TPE-PME : des espoirs déçus

La détresse des TPE-PME face à la crise pandémique, l’inflation et l’augmentation du taux directeur suscite des préoccupations quant à l’efficacité des programmes de soutien qui leur sont dédiés. Dans un article tiré du quotidien Les Inspirations Eco du mercredi 28 juin, la situation fragile de ces petites et moyennes entreprises, qui représentent 95% de l’économie marocaine, est mise en lumière. Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des TPE-PME, souligne les difficultés financières auxquelles elles sont confrontées, avec des problèmes d’accès au financement, aux marchés publics et aux terrains. Les retards de paiement viennent aggraver leur fardeau, et la crise sanitaire n’a fait qu’exacerber leur situation précaire.
Le plus alarmant est que les programmes de relance n’ont pas été conçus pour venir en aide à cette catégorie d’entreprises, contrairement aux grandes entreprises. Bien que des programmes tels que Forsa et Ana Moukawil aient récemment été initiés, le président de la confédération considère qu’ils sont de petite envergure. Il mentionne également la stratégie dédiée aux TPE lancée en 2013, qui est restée lettre morte malgré les besoins criants de ces entreprises. Il insiste également sur le non-respect de la loi 156, qui prévoit un quota de 20% des marchés publics pour les TPME.
Le programme Intelaka était perçu comme une bouffée d’oxygène pour ce secteur, mais jusqu’à présent, il stagne. Le président de la confédération appelle donc les autorités publiques à évaluer ce programme en profondeur afin de tirer des conclusions et de le relancer, car de nombreux espoirs reposent sur lui en tant que programme le plus adapté à cette catégorie d’entreprises.
Cependant, les démarches semblent bloquées depuis longtemps, bien avant les trois hausses successives du taux directeur. La question reste en suspens, d’autant plus qu’il n’y a pas eu de retour, même du côté de la confédération. Cependant, les négociations avec le gouvernement se poursuivent, et une réunion est prévue dans les semaines à venir pour discuter de la fiscalité appliquée aux TPE et aux autoentrepreneurs, ainsi que du financement.
D’autre part, l’inflation croissante et la sécheresse sévère qui ont frappé le pays ont affaibli davantage les TPE-PME. Cela se reflète dans le nombre d’entreprises qui ont fait faillite en 2021 et 2022. Selon les statistiques de la confédération, plus de 20 000 TPE et PME ont déposé le bilan en 2021, un chiffre qui est passé à 25 000 l’année suivante, tandis que 250 000 autres sont menacées. Pour redresser la situation, la confédération suggère tout d’abord d’établir une définition claire des TPE afin de dissiper toute confusion. Elle propose également la création d’une banque d’État dédiée au financement exclusif des TPE, sur le modèle d’autres pays.