Aide sociale directe : la révision de l’indice socio-économique fait des mécontents!

Depuis trois mois maintenant, de nombreux chefs de famille se sont retrouvés brusquement privés des aides directes octroyées par le Registre Social Unifié (RSU), sans comprendre la raison de cette interruption soudaine. Cette situation a suscité mécontentement et déception parmi les bénéficiaires, qui estiment ne pas avoir été informés de manière adéquate sur les motifs de cette suspension.
Selon les informations rapportées par Al Ahdath Al Maghribia ce jeudi 4 avril 2024, les chefs de famille concernés ont été dirigés vers une plateforme en ligne pour toute interaction relative à cette question. C’est là qu’ils ont découvert avec stupéfaction que leur « indice socio-économique » avait dépassé le seuil de 9,74, ce qui les exclut désormais du bénéfice de ces aides directes.
De plus, ces familles ont été informées qu’elles ne sont plus éligibles à l’AMO Tadamoun et qu’elles doivent désormais régler leurs cotisations à la CNSS pour continuer à bénéficier d’une couverture d’assurance maladie. Pour ces bénéficiaires, ces aides représentaient un soutien crucial pour faire face à l’augmentation du coût de la vie, étant donné l’absence de ressources régulières à leur disposition.
La suspension de ces aides a immédiatement suscité des réactions politiques, notamment de la part du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), dont les députés ont adressé une question écrite au ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaâ, exprimant leur désaccord face à cette décision et critiquant le manque de transparence dans le calcul des indicateurs déterminant l’indice social des familles.
Selon les déclarations rapportées par Al Ahdath Al Maghribia, le système informatique du RSU ne prendrait pas en compte l’évolution économique, sociale et culturelle du pays, ce qui entraînerait une absence de discernement entre les véritables nécessiteux et ceux qui n’ont pas besoin de ces aides mais qui les réclament néanmoins.
Le quotidien souligne également que les bénéficiaires ne sont pas toujours informés que les informations qu’ils fournissent lors de leur inscription sont vérifiées ultérieurement, en croisant les données avec d’autres bases de données gouvernementales telles que celles des services de distribution d’eau et d’électricité, de la Conservation foncière, ou encore du Registre de commerce.
Parmi les raisons techniques évoquées pour expliquer la suspension des aides à certaines familles, il y a notamment des erreurs de catégorisation concernant des veuves qui seront réglées dans les prochaines semaines, ainsi que des bénéficiaires actifs dans divers secteurs qui n’ont pas encore réglé leurs arriérés de cotisations à la CNSS.
Cette controverse souligne les défis auxquels est confronté le RSU dans sa tentative de fournir une assistance sociale efficace, mettant en lumière la nécessité d’une révision approfondie de ses critères et de ses processus pour garantir une distribution équitable des aides aux populations les plus vulnérables.