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Réforme des marchés de gros, l’État passe à l’action?

Le ministère de l’Intérieur engage une refonte en profondeur des marchés de gros, des abattoirs de viandes rouges et des marchés hebdomadaires. Objectif : moderniser ces infrastructures et lutter contre la spéculation responsable de la flambée des prix.

Pour mener cette réforme, une feuille de route nationale est en cours d’élaboration, accompagnée d’un programme de réhabilitation doté d’un budget d’un milliard de dirhams. Ce projet vise à structurer la distribution, améliorer le pouvoir d’achat et protéger les producteurs.

Face à l’ampleur des dérèglements causés par les intermédiaires spéculateurs, surnommés « chenaqa », le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a décidé d’agir. En dépit des subventions accordées pour soutenir l’importation et le transport des marchandises, la hausse des prix persiste, aggravant la pression sociale.

Pour répondre à cette problématique, le ministère, via la Direction générale des collectivités territoriales, a initié un vaste projet de modernisation des infrastructures commerciales locales. Ce chantier se veut collaboratif, impliquant également les ministères de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce.

Afin d’accélérer la réforme, des appels d’offres ont été lancés en 2024 pour la réalisation d’une étude destinée à structurer cette transformation. La feuille de route ainsi définie servira de cadre stratégique pour orienter les actions à entreprendre : rénovation, relocalisation ou fermeture de certains sites, en fonction des priorités établies.

Parallèlement, un programme spécifique dédié aux marchés hebdomadaires est en cours de finalisation. Son ambition est de réorganiser les espaces commerciaux, d’améliorer la compétitivité des territoires et de créer des opportunités d’emploi. Ce plan vise également à offrir de meilleures conditions de travail aux commerçants et artisans.

D’après une réponse écrite du ministre à une question parlementaire du député Driss Sentissi, cette réforme bénéficiera d’un financement réparti entre plusieurs institutions :

  • 500 millions de dirhams alloués par le ministère de l’Intérieur,
  • 250 millions de dirhams du ministère de l’Agriculture,
  • 250 millions de dirhams du ministère de l’Industrie et du Commerce.

En complément, une nouvelle législation encadrant ces infrastructures est en préparation, avec pour but de moderniser la gestion et l’exploitation des marchés selon des standards plus efficaces.

Les producteurs, eux, dénoncent depuis longtemps le retarda des réformes. Selon eux, l’absence de cadre réglementaire strict a permis aux intermédiaires de s’enrichir sur le dos des agriculteurs et des pêcheurs, tout en pénalisant les consommateurs par des prix artificiellement gonflés. Cette nouvelle dynamique pourrait enfin rétablir l’équilibre entre producteurs et acheteurs.

Avec Assabah

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