Taroudant, l’alternative paisible à Marrakech dans un Maroc resté authentique
Alors que Marrakech attire les foules et cristallise l’attention, une autre ville marocaine, plus discrète et préservée, séduit les voyageurs en quête d’authenticité : Taroudant. Située à une heure et demie de route d’Agadir, cette cité du sud-ouest du pays offre une immersion dans un Maroc ancestral, à l’abri du tourisme de masse.
Dès l’aube, les ruelles de sa médina s’animent dans une atmosphère paisible. Les enfants se dirigent vers l’école, les commerçants installent leurs étals de fruits mûrs et d’épices colorées. Ici, pas de longues files ni de cohue touristique : Taroudant vit à son propre rythme, fidèle à ses racines. Une singularité qui lui vaut le surnom de “Petite Marrakech”, bien que ce raccourci masque la richesse unique de son caractère.
Un refuge pour les amateurs de culture berbère
Loin de l’agitation de sa grande sœur, Taroudant propose un visage plus nuancé du Maroc. Sa médina, ceinte de majestueux remparts en pisé de plus de 7 kilomètres, abrite une vie locale bien vivante. On y trouve deux souks quotidiens : l’un, berbère, dédié aux produits du quotidien, et l’autre, arabe, foisonnant d’artisanat. Le tout dans une ambiance chaleureuse où l’accueil des habitants ajoute au charme du lieu.
Ancrée entre montagnes et plaines, la ville conserve les traces de son passé glorieux. Au XVIe siècle, elle fut un centre névralgique sous les Saadiens. Aujourd’hui, elle poursuit cette tradition de rayonnement culturel à travers ses hammams, ses riads fleuris et ses cafés populaires.
Entre art et nature, des trésors cachés
À quelques kilomètres, le Palais Musée Claudio Bravo, ancienne demeure du peintre chilien, déploie un univers mêlant art, antiquités et architecture andalouse sur un domaine de 75 hectares. Plus loin encore, l’oasis de Tioute et sa kasbah perchée dominent une mer de palmiers, irriguée grâce à des galeries souterraines ingénieuses, vestiges d’un savoir-faire ancestral.
Les amoureux de nature trouveront aussi leur bonheur dans les paysages granitiques de l’Anti-Atlas, notamment autour de Tafraoute. Là, les roches sculptées par le temps dessinent des formes étranges, dont le fameux “Chapeau de Napoléon”, surplombant des villages où la culture amazighe bat toujours son plein.
Une destination à contre-courant
Alors que le Maroc connaît une véritable explosion touristique — avec plus de 17 millions de visiteurs enregistrés en 2024 selon le ministère du tourisme — Taroudant apparaît comme une alternative précieuse. Face à l’engorgement de Marrakech, la ville incarne un modèle plus lent, respectueux et enraciné, dans un pays en quête d’équilibre entre développement et préservation.
Et elle n’est pas seule. D’autres perles marocaines échappent encore aux circuits balisés : Sidi Ifni et son charme rétro face à l’Atlantique, Chefchaouen et ses montagnes peu fréquentées, ou encore Guelmim, où se tient chaque semaine un des plus anciens marchés de chameaux du pays.
Dans ce Maroc encore secret, Taroudant s’impose comme une invitation à voyager autrement.
Source: Geo.fr
