
Portée par la détente monétaire et la reprise des bénéfices bancaires et industriels, la Bourse de Casablanca devrait dépasser pour la première fois les 40 milliards de dirhams de profits cumulés en 2025, selon BMCE Capital Global Research (BKGR).
Après deux années marquées par le durcissement monétaire et les incertitudes géopolitiques, le marché retrouve un cycle haussier. La capacité bénéficiaire des sociétés cotées progresserait de +30,8 %, à 41,2 milliards de dirhams, tirée par les banques (+16,8 %), les industries (+25,3 %) et les assurances (+5,3 %).
Le secteur bancaire, moteur du rebond, bénéficierait de la décision de Bank Al-Maghrib, en mars 2025, d’assouplir sa politique monétaire. Le produit net bancaire agrégé atteindrait 77,3 milliards de dirhams (+6,6 %), tandis que le coût du risque reculerait à 1,2 %, reflet d’une gestion plus prudente.
L’industrie confirme sa dynamique : le chiffre d’affaires global grimperait de +7,3 % à 199,5 milliards de dirhams, soutenu par la reprise de la construction et les performances minières de Managem. Les résultats d’exploitation bondiraient de +25,3 %, profitant aussi de la normalisation du secteur des télécoms.
Dans les assurances, la croissance resterait modérée (+9,2 % des primes nettes), avec une vigilance accrue sur la sinistralité et la mise en œuvre de la Solvabilité Basée sur les Risques (SBR).
Sur le plan boursier, les dividendes distribués progresseraient de +23,7 % à 25,4 milliards de dirhams, tandis que le rendement global se stabiliserait autour de 2,9 %, du fait de la hausse de la capitalisation du Scope 40 (+30,3 %).
BKGR estime le PER moyen à 21,3x en 2025, un niveau encore inférieur à la moyenne quinquennale, suggérant un potentiel haussier. L’institution prévient toutefois que la performance du marché dépendra d’un contexte international apaisé et de la poursuite des investissements nationaux.