Pesticides : l’ONSSA réfute les conclusions de l’UFC-Que Choisir sur les tomates marocaines

Une nouvelle controverse oppose l’association française UFC-Que Choisir à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) autour de la présence présumée de résidus de pesticides dans les tomates marocaines exportées vers l’Union européenne.
Alors que l’UFC-Que Choisir évoque un taux de contamination supérieur à celui observé dans les productions françaises, l’ONSSA dément formellement et assure que les produits exportés respectent les normes internationales de sécurité sanitaire.
Cette polémique intervient dans un contexte où les exportations marocaines de tomates vers l’UE ont progressé de près de 40 % en dix ans, confirmant le poids stratégique de cette filière dans les échanges agroalimentaires du Royaume.
Dans une étude publiée sur son site internet, l’association UFC-Que Choisir a comparé les niveaux de résidus de pesticides sur des tomates françaises, espagnoles et marocaines à partir de données issues des contrôles officiels menés entre 2019 et 2022.
L’association affirme que « plus de la moitié des tomates marocaines analysées et 80 % des tomates espagnoles présentaient plusieurs résidus de pesticides, contre seulement 15 % des tomates françaises ».
Elle ajoute que « 40 % des tomates importées d’Espagne ou du Maroc contenaient des molécules classées comme cancérigènes ou perturbatrices endocriniennes », contre 6 % pour les productions françaises.
Contacté par Le360, l’ONSSA a réfuté ces conclusions, estimant que les chiffres publiés par l’association française « ne reflètent ni les contrôles actuels ni la réalité des pratiques agricoles marocaines ». L’Office rappelle que les données évoquées se basent sur des campagnes anciennes, réalisées avant le renforcement du dispositif national de surveillance des résidus.
L’ONSSA précise que le Maroc applique un cadre réglementaire strict concernant l’usage et l’homologation des pesticides, en conformité avec les normes européennes et les recommandations du Codex Alimentarius.
L’Office souligne que les produits phytosanitaires autorisés font l’objet d’une évaluation scientifique approfondie, incluant des tests de toxicité et d’impact environnemental avant leur mise sur le marché.
Entre 2020 et 2025, le nombre de prélèvements pour analyses de résidus de pesticides a été multiplié par quatre, passant de 1 536 à 6 635 échantillons. Ces contrôles sont réalisés dans des laboratoires accrédités ISO/CEI 17025, disposant d’équipements de dernière génération et de personnel qualifié.
Toujours selon l’ONSSA, sur la même période, le système européen de notification rapide (RASFF) a recensé 52 alertes liées aux tomates européennes, dont une seule concernait un lot marocain.






