Personnalité de l’année: le consommateur marocain (Par Nabil TAOUFIK*)

Avant même de tenir son premier Conseil de Gouvernement, Saad Eddine El Othmani, nouveau chef de l’Exécutif, a jugé bon de donner le La devant les parlementaires de son parti. Priorité des priorités, urgence extrême : décompenser le sucre, la farine et le gaz butane. «Nous ne reculerons pas», aurait-il martelé d’après les rapports de la presse papier arabophone. Conséquence naturelle : la diminution du pouvoir d’achat des consommateurs. Quelques semaines avant, la Banque Centrale adopte en un temps record le principe de la flexibilisation du dirham. L’entrée en vigueur effective est annoncée pour juin. Des analyses projettent un probable renchérissement des importations. Ce sera au consommateur d’en payer le prix! Or, le pouvoir d’achat moyen est déjà bien entamé. La Grande Distribution en sait quelque chose, elle qui a vu le panier moyen flanché de 20 à 30% en 2016 ! Et a vu le consommateur se replier sur Moul’Hanoute qui pratique la vente à crédit. En dépit de tout cela, la consommation des ménages demeurent le principal moteur de la croissance. Ainsi, d’après le HCP, «les dépenses de consommation finale des ménages à fin décembre 2016 ont connu une hausse de 3,1% au lieu de 2,9%, contribuant pour 1,8 point à la croissance au lieu de 1,7 point». Un effort de consommation qui profite notamment aux banques et autres sociétés de crédit. Ne faut-il pas décerner un prix au consommateur marocain?
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*Edito paru sur Consonews Journal d’avril 2017
*Nabil TAOUFIK est Directeur de Publication à Consonews