Dans l’histoire de l’Humanité, le défi pour les politiques, détenteurs du pouvoir de violence légitime, était de limiter les attroupements et les rassemblements des foules. Inversement, ces foules voyaient dans le fait de sortir dans la rue une manifestation de force, de vie et d’existence. Aujourd’hui, peut-être avec le confinement prolongé, on a l’impression que les gens ne cherchent plus à sortir et que le défi consiste, curieusement, à les attirer vers la rue et à les faire sortir. La tendance n’est certes pas nouvelle. Il y a déjà une décennie, on avait détecté une préférence chez une certaine classe de citadins, à faire la fête à la maison entre copains, au lieu d’aller investir une boîte de nuit par exemple. Il semble même que le concept de cocooning, qui désigne à peu près ce phénomène, ait été inventé dans les années 80. Bien sûr, il faut compter une ou deux décennies au moins, pour que la tendance gagne le Maroc. En tout cas, le fait est là. Comment l’expliquer ? Comment s’y adapter d’un point de vue marketing et communication ? Ce sont là les questions intéressantes. Côté explication, il va de soi qu’on est là face à un signe qui ne trompe pas d’une société qui s’individualise de plus en plus. Cela signifie la réorganisation de l’ensemble des activités autour du soi et de son petit cercle immédiat d’amis et de proches choisis au peigne fin. D’un point de vue consommation, la nouvelle tendance favorisera les events à thème, la livraison à domicile, le voyage d’expérience, etc. Les grands lieux d’exposition des différents produits (salles de ciné, malls, théâtres, restaurants, etc.) devraient, en conséquence, revoir leur positionnement pour, éventuellement, créer une nouvelle expérience client avec le même dimensionnement, sinon revoir leur taille à la baisse et redéployer leur investissement ailleurs.
