[Dossier] Protection socialeDossiersOpinions

Édito … Protéger la protection sociale

Nul doute, la généralisation de la protection sociale au Maroc est un chantier révolutionnaire. D’abord, parce qu’il s’agit de généralisation. C’est-à-dire inclusion, égalité des chances et justice sociale. Ensuite, parce qu’il s’agit de protection. Le Maroc, pays ancestral, a choisi la voie de la protection et non celle de la couverture. Celle-ci renvoie aux lois du marché et accepte, par essence, qu’il y ait des laissés pour compte. Tandis que la protection est un concept qui transcende le temps et l’espace et incarne la fonction paternelle du Souverain. Enfin, ce chantier est révolutionnaire car il s’agit de social. En effet, il n’est pas seulement question de protection sanitaire mais de protection sociale en général. Ainsi, en plus de l’assurance maladie universelle, le projet comprend la généralisation de revenus de sécurité (et même de dignité) en fonction des situations familiales et professionnelles : retraites, indemnité de chômage et allocations familiales.
Aujourd’hui, le chantier est sur les rails. Le cadre juridique est ficelé, l’architecture de gestion conçue, les financements identifiés, les partenaires et acteurs mobilisés, etc. Et il sera sans doute une grande réussite et une fierté pour le pays comme l’a été, il y a à peine quelques mois, la gestion exemplaire de la pandémie du Covid-19.
De quoi doit-on avoir peur alors ? Pratiquement de rien, si ce n’est de ces professionnels de captation de la rente qui ont le talent de créer des situations de rareté pour exiger une dîme, voire une rançon, afin de permettre l’accès à un droit ! Les exemples au quotidien ne manquent pas ; et il suffirait de se rendre à un établissement de santé, public comme privé, pour faire connaissance avec cette économie underground. Il est important, en conséquence, que le citoyen puisse activer le levier de la protection souveraine rapidement, in situ, à chaque fois que son droit est l’objet d’une négociation malhonnête. Restera alors la question du comment. A celle-ci le génie institutionnel marocain saura certainement trouver la réponse adéquate.

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