Mode-Beautéslide

Les influenceuses marocaines, nouvelles ambassadrices du “Made in Maroc”

Elles cumulent des centaines de milliers d’abonnés et façonnent les tendances du quotidien. Les influenceuses marocaines occupent désormais une place centrale dans la mode et la beauté. Entre valorisation du patrimoine textile, essor des marques locales et impact sur les comportements d’achat, leur influence dépasse désormais le simple divertissement.

Le marché marocain de la mode et de la beauté connaît une mutation accélérée sous l’effet des réseaux sociaux. Instagram, TikTok et YouTube sont devenus les vitrines d’une nouvelle génération d’influenceuses qui, à travers leurs contenus, popularisent les créations locales et participent à redéfinir les codes esthétiques du pays.

Des figures émergentes mettent en avant le caftan revisité, les cosmétiques bio et les soins traditionnels marocains. Leur succès repose sur une double dynamique : une audience jeune, connectée et en quête d’authenticité, et des marques locales qui y voient une opportunité de visibilité à moindre coût.

Selon des études de marché, une large part des jeunes femmes marocaines déclarent s’inspirer des influenceuses pour leurs achats de cosmétiques ou de vêtements. Le phénomène devient un levier de marketing pour les marques nationales, des artisans du caftan aux enseignes de prêt‑à‑porter urbain.

Mais derrière cette réussite se dessinent des enjeux économiques plus larges. Les partenariats entre créatrices de contenu et marques marocaines favorisent l’émergence d’un écosystème local de production, de distribution et de communication numérique. De nouveaux labels misent sur des produits écoresponsables, respectueux des traditions mais adaptés aux standards contemporains.

Les plateformes sociales jouent également un rôle dans la promotion du patrimoine. À travers leurs vidéos, certaines influenceuses revisitent les secrets de beauté ancestraux : huile d’argan, henné, savon noir, ghassoul ou eau de rose. Ces contenus contribuent à redonner de la valeur au savoir‑faire marocain, notamment auprès du public étranger.

Toutefois, le secteur reste marqué par une certaine informalité. L’absence de régulation claire des partenariats commerciaux et la dépendance aux algorithmes fragilisent la professionnalisation du métier. Plusieurs voix appellent à un cadre juridique spécifique pour garantir la transparence publicitaire et protéger les consommateurs.

Par ailleurs, les débats autour de l’image corporelle et de la standardisation des canons esthétiques s’intensifient. Si certaines influenceuses prônent une beauté inclusive et naturelle, d’autres véhiculent encore des modèles irréalistes. Les associations plaident pour une meilleure représentation de la diversité marocaine.

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