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Algérie … Panorama d’une économie grippée

vente des fruits et légumes sans intermédiaires
En marge des travaux des Assises nationales sur l’économie de la connaissance en mars dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani Hemdani, a annoncé la mise en place de 300 points de vente au niveau national durant le mois du Ramadan pour assurer la disponibilité des produits agricoles (légumes, fruits, viandes et produits agroalimentaires) et permettre une commercialisation directe entre les exploitants (fellahs) et les consommateurs, « sans intermédiaires ». Une telle mesure est bien accueillie par les algériens qui font face à une hausse vertigineuse au niveau des prix des produits alimentaires, mais elle reste insuffisante.

La sardine à 88 dirhams!
A quelques jours du Ramadan, le prix de la sardine a battu des records en Algérie jusqu’à 1.300 DA/kg soit 9,81 dollars USD. Le poisson devient donc un luxe inaccessible pour la majorité des consommateurs algériens alors que le pays regorge de richesses halieutiques …Selon les experts, le problème ne réside dans la production halieutique mais plutôt dans le mode de commercialisation. D’ailleurs, un rapport de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) classe le pays dans le top 6 des pays de la Méditerranée les plus productifs. Pour les pêcheurs, la cherté des produits halieutiques est liée à la problématique des intermédiaires. En l’absence de contrôle, ils décident eux même les prix de vente du poisson. Le rapport de la CGPM confirme la tendance haussière et note que «les petits pélagiques (sardine, anchois, sprats) connaissent des fluctuations très importantes d’année en année». Le poisson est alors faiblement consommé en Algérie avec 2 à 5 kg par habitant, loin derrière la moyenne mondiale des 20 kg par habitant ou celle du Maroc qui avoisine les 13 Kg par habitant.

la monnaie algérienne s’écroule !
La valeur de la monnaie algérienne connaît une baisse significative et sans précédent, ces derniers mois face aux devises étrangères notamment le dollar américain et l’euro. Ce qui n’est pas sans impact sur le pouvoir d’achat des algériens. En effet, depuis près de deux mois, le marché des devises, officiel et parallèle, atteint des records. Par exemple, un euro s’échange, fin décembre, à près de 220 dinars sur le marché parallèle voire même 240 DA en ce début 2021 alors que la banque d’Algérie, le fixe à 161 dinars. Cette décroissance de la monnaie est due d’abord au ralentissement de l’économie du pays qui dépend de la rente pétrolière. Ensuite, c’est l’effet d’une stratégie volontariste de dévaluation. En effet, «il y a deux ans, et pour éviter de recourir à l’endettement, que ce soit auprès du FMI ou auprès d’autres institutions financières, le président algérien a décidé de recourir à la planche à billets. Un choix qui n’a été accompagné ni de la diversification de l’économie, ni de réformes structurelles », notre l’économiste Jadri pour qui une telle politique est à l’origine d’effets néfastes à la fois sur le secteur économie et celui social. «Ces dévaluations sont faites généralement pour attirer les investisseurs et diversifier les exportations. Or, dans le cas de l’Algérie elle repose uniquement sur la volonté de doper les recettes fiscales pétrolières par effet de change », complète un autre économiste.

Erosion des réserves de change
Alors que les réserves de devises avoisinaient les 200 milliards de dollars en 2014, aujourd’hui elles se situent à peine à 30 milliards. La loi de finances 2021, récemment ratifiée, prévoit une baisse des réserves de change à moins de 47 milliards de dollars, avant une reprise progressive les deux années suivantes. Or, Selon la banque centrale de l’Algérie, entre 2014 et 2019, ces réserves ont fondu de près de 65 % et ce chiffre devrait atteindre près de 75 % en 2021. « L’Algérie a commis une erreur fatale. Dans les années glorieuses, où elle engrangeait des gains conséquents avec un cour de baril en hausse, elle a choisit de rembourser sa dette auprès du FMI grâce aux réserves de change sans parler des milliards débloqués pour bénéficier du soutien de certains pays africains dans l’affaire du Sahara marocain. Elle aurait dû les investir dans le secteur privé, dans les services, l’agriculture, l’artisanat… pour avoir une forte économie », analyse Mohamed Jadri. Aujourd’hui, dans le but d’économiser les devises, dans un contexte de crise, le pays a choisi de limiter les importations, mais cela n’a pas été suffisant pour compenser le déficit. Sans parler de

Comment l’Algérie veut améliorer le pouvoir d’achat de sa population ?
Face à une crise sociale inévitable, le gouvernement algérien veut mettre en place une série de mesures pour soutenir les opérateurs économiques et soulager les consommateurs. L’une des mesures phares proposées par le ministère du commerce, l’exonération de la TVA sur les produits de première nécessité. Aussi, les suggestions portent sur l’encouragement des opérateurs économiques à adhérer au système de facturation dans les transactions commerciales, et la volonté d’allégement du taux des taxes douanières pour les matières premières. D’après le ministère du commerce, l’objectif de ces mesures est de mettre sur pied un programme de soutien du pouvoir d’achat, et donc éviter une éventuelle rareté des produits alimentaires de large consommation.

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