DossiersNum 33 - Cultures Hydrovores

Pénurie d’eau … Les solutions envisagées par le gouvernement

Le Maroc n’a plus le choix. Conscient de la rareté des ressources hydriques, le gouvernement a mis en place une stratégie d’adaptation. Le défi est double : augmenter les rendements en utilisant moins d’eau.

Pour s’adapter au changement climatique et redonner des couleurs au secteur agricole, le ministère de l’agriculture mise sur la stratégie Génération Green 2020- 2030. Pour le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, le défi est double : optimiser la gestion de l’eau et en même temps doubler le produit intérieur brut par m3 d’eau utilisée afin d’atteindre 250 MMDH de PIB agricole contre 126 MMDH actuellement.
Utiliser moins d’eau
Dans ce sens, Sadiki expose plusieurs actions prévues pour atteindre l’objectif fixé. Tout d’abord, il souhaite améliorer la gestion des ressources en eau allouées à l’irrigation, qui s’élève actuellement à 5,3 millions de m3. Pour y parvenir, le ministre a annoncé le déploiement d’un programme de modernisation des réseaux hydrauliques, visant à étendre l’irrigation localisée sur 600 000 hectares afin d’atteindre un million d’hectares irrigués en goutte à goutte d’ici 2030. Cette technique permettra de réaliser une économie de 2 millions de m3 d’eau par an. En outre, il est prévu d’augmenter les superficies irriguées de 72 500 hectares et de protéger les nappes phréatiques du Saïss et de l’axe Meski-Boudnib. Pour développer les cultures irriguées, le ministère a l’intention de réaménager 200 000 hectares relevant des petites et moyennes hydrauliques, de réhabiliter les khettaras et d’aménager des seuils pour recharger artificiellement les nappes aquifères
Dessalement d’eau de mer
Le Maroc a prévu de résoudre la problématique de l’irrigation grâce à la mise en place de stations de dessalement d’eau de mer. Actuellement, le pays dispose de 12 stations de dessalement, dont 9 sont opérationnelles et fournissent de l’eau potable, avec une capacité totale de 85 millions de mètres cubes par an, et 3 sont dédiées à la production d’eau pour l’irrigation, avec une capacité totale estimée à 147 millions de mètres cubes par an. Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Sadiki, a déclaré que le pays avait pour objectif de construire de nouvelles stations pour assurer au minimum 50% des besoins en eau potable grâce au dessalement, et de fournir 1,3 milliard de m3 d’eau potable et d’irrigation d’ici à 2030. Cette année, trois nouvelles stations seront construites à Casablanca, El Jadida et Safi. La station de Casablanca aura une capacité de production de 548 000 m³ par jour, soit 200 millions de m³ par an, et sera construite en deux phases, la première étant prévue pour juin 2026 et la seconde pour 2030. La station de Safi comprendra 14 lignes de production, chacune ayant une capacité de 5 000 m3 par jour, avec une production annuelle atteignant jusqu’à 22 millions de m3. La capacité de la station d’El Jadida sera de 25 millions de m³/an, soit 75 800 m³/jour. De plus, une station est également prévue dans la région de l’Oriental avec une capacité de traitement de 100 millions de m³ et un budget de plus de 1,3 milliard de dirhams.

Encadré : Ces cultures amies de l’eau !

Un autre défi à relever est de promouvoir les cultures qui nécessitent moins d’eau tout en augmentant les rendements grâce à l’utilisation de techniques efficaces. L’accent est, notamment, mis sur la technique de semis direct, qui a été appliquée sur 100 000 hectares lors de la dernière campagne agricole.
Pour les cultures à haute valeur ajoutée mais peu gourmandes en eau, le ministre de l’agriculture cite les arbres fruitiers, (10.300 ha actuellement), l’olivier (1,1 millions ha), l’amandier (191.000 ha), le grenadier (14.100 ha) et les figues de Barbarie (154.000 hectare).
Sur les cultures jugées consommatrices de beaucoup d’eau, le ministre affirme que son département a mis fin aux subventions accordées pour ces cultures.
Par ailleurs, en plus de l’amélioration de l’utilisation de l’eau, le gouvernement exprime sa volonté d’atteindre une transition énergétique pour, au moins 20%, des terres irriguées en utilisant des sources d’énergie renouvelable et verte.

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