DossiersNum 31 - Moral Ménage-Inflation

Une vie plus chère, c’est à dire plus dure!

Derrière la baisse phénoménale du moral des ménages, il y a surtout le sentiment de vie plus chère lié à l’explision des prix ces deux dernières années. Ainsi, selon le HCP, près de 99% des ménages déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté sur une année entre mars 2022 et mars 2023. Il s’agit, en fait, d’une tendance de fond. En effet, l’inflation a dépassé les 10 % sur un an au mois de février, principalement à cause des conséquences de la guerre en Ukraine et des mauvaises conditions climatiques, avec la pire sécheresse en quarante ans suivie d’une forte vague de froid. Ainsi, selon la note d’information du Haut Commissariat au Plan relative à l’Indice des prix à la consommation (IPC) du mois de février 2023, l’IPC a enregistré une hausse de 10,1% en février 2023, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 20,1% et de celui des produits non alimentaires de 3,6%. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une hausse de 0,4% pour la « Santé » à 8,3% pour le « Transport ».
Dans le détail, les augmentations concernent donc principalement les « Légumes » avec 17,8%, mais aussi les « Fruits » avec 5,7%, les « Viandes » avec 4,3%, le « Lait, fromage et œufs » avec 2,3%, les « Huiles et graisses » avec 1,3%, le « Café, thé et cacao » avec 0,5% et les « Eaux minérales, boissons rafraîchissantes, jus de fruits et de légumes » avec 0,3%.
Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics, aurait connu une hausse de 0,8% par rapport au mois de janvier 2023 et de 8,5% par rapport au mois de février 2022.
Pour tenter de limiter cette envolée des prix, Bank Al Maghrib a annoncé une nouvelle hausse de son taux directeur de 50 points de base, la troisième en six mois, pour atteindre 3 %. Cette solution davantage technique n’a pas manqué de susciter des réactions chez les différentes prenantes. Ainsi, dans une interview accordée au site medias24, Ahmed Lahlimi, patron du HCP, a affirmé que «l’action doit se concentrer sur l’offre et non la demande, comme le fait la Banque centrale ». Pour lui, «cette inflation devrait dorénavant être considérée comme une donnée structurelle de notre économie». L’ancien ministre socialiste au gouvernement El Youssoufi a même accusé la communication dominante autour du sujet de ne pas dire la vérité aux Marocains.

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