La liberté de consommer n’est pas algérienne…

On a souvent tendance à critiquer le pays par trop d’amour et parce qu’on pense qu’il peut nettement faire mieux. Le travers d’une telle démarche est que cela masque injustement les acquis réalisés. Cette affirmation est particulièrement vraie pour ce qui est des questions de la consommation. Pour s’en faire une vérité rien de mieux que de voir ce qui se passe chez nos voisins Algériens. En la matière, ils sont restés à l’âge de pierre soviétique. Rationnement des achats, appel à n’acheter que le nécessaire, longues file d’attente pour un sachet de lait, batailles pour décrocher une bouteille d’huile de table, cérémonie ministérielle officielle pour l’inauguration d’une mahlaba !, flambée des prix tous azimuts malgré qu’ils soient ou bien encadrés ou bien subventionnés, rareté du crédit à la consommation et accès difficile aux biens de consommation durables… Pour son dossier spécial Algérie, Consonews a posé la question aux Algériens eux-mêmes. Leur réponse est que la pénurie est davantage artificielle, provoquée par la cupidité de certains distributeurs pour faire augmenter les prix à la veille du Ramadan. Les officiels, eux, pointent du doigt la surconsommation et appelle à plus de raison… Cette ambiance de famine latente, on l’a déjà connue au Maroc des années 80 où, justement, durant le Ramadan, arrivée une certaine heure de la journée, il n’y avait plus de lait ! Mais, aujourd’hui, on imagine mal par exemple, Marjane imposer à ses clients de n’acheter qu’une seule bouteille d’huile ! Idem pour tous les autres produits. Quant aux fruits et légumes, y en a de toutes les sortes et sur toute l’année. Les voitures ? Jusqu’à trois par ménage ou plus… Le règne de Mohammed VI est assurément celui de l’émergence du consommateur marocain et de l’abondance. Ce n’est pas un hasard. Si on y arrive c’est, entre autres, parce que le marocain travaille plus dur qu’avant car on a choisi l’économie du marché et le libéralisme. Dans libéralisme il y a liberté et celle-ci se paye au labour et à la sueur de son front. Que dire alors quand c’est tout un pays qui se mobilise pour s’émanciper et vivre mieux ?
Accroche : Dans libéralisme il y a liberté et celle-ci se paye au labour et à la sueur de son front !