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Les marques détournent le cambriolage du Louvre pour faire leur publicité

Le spectaculaire cambriolage du Louvre, au cours duquel plusieurs bijoux issus de la Couronne de France ont été dérobés, a rapidement trouvé un écho inattendu dans le monde du marketing. Plusieurs entreprises, de Böcker à Burger King en passant par Ikea, ont choisi de surfer sur l’émotion médiatique pour promouvoir leurs produits avec humour. Une pratique désormais classique, connue sous le nom de newsjacking, ou « récupération d’actualité ».

L’entreprise allemande Böcker, fabricant du monte-charge utilisé lors du vol, a été la première à réagir. Son dirigeant, Alexander Böcker, a confirmé à l’AFP que l’appareil avait été vendu à un client français spécialisé dans la location de matériel, avant d’être dérobé par les auteurs présumés du cambriolage.

Reconnaissant son engin dans les images diffusées par les médias, le patron a choisi d’en faire un trait d’humour : sur les réseaux sociaux, il a publié une photo du modèle incriminé avec la légende ironique :

« Quand il faut faire vite : le Böcker Agilo peut transporter jusqu’à 400 kilos de trésors à une vitesse de 42 mètres par minute, grâce à un moteur aussi silencieux qu’un murmure. »

Une communication audacieuse, assumée par l’entreprise au nom « d’un peu d’humour », tout en rappelant que le cambriolage reste un acte « condamnable ».

Fidèle à sa stratégie de communication décalée, Ikea n’a pas laissé passer l’occasion. La filiale française du géant suédois a publié sur Instagram la photo d’un range-bijoux à compartiments, accompagnée du slogan : « Pour conserver vos bijoux les plus précieux. »

En Suisse, la marque a choisi un autre angle : la mise en avant d’un dôme de verre, avec le message provocateur : « Cela ne protégera pas non plus vos bijoux de famille… »

Une manière de jouer sur la proximité entre le mobilier domestique et le prestige du musée, tout en inscrivant la marque dans le registre de la connivence et de la réactivité.

Jamais en reste lorsqu’il s’agit de rebondir sur l’actualité, Burger King France a également saisi l’occasion pour rappeler sa signature visuelle : la couronne en carton distribuée dans ses restaurants.

Sur une image publiée sur Instagram, la chaîne a détourné l’incident avec un humour typiquement provocateur : « On se les fait voler tout le temps et on n’en fait pas toute une histoire. »

La légende ajoutait avec dérision : « On peut toujours dépanner si besoin », en référence à la couronne de l’impératrice Eugénie, tombée et endommagée lors de la fuite des voleurs.

Le recours au newsjacking illustre la capacité des marques à capter l’attention du public en détournant des événements d’actualité. Si la pratique est efficace en termes de visibilité — les publications de Böcker, Ikea et Burger King ont été massivement relayées —, elle suscite aussi un débat sur les limites de l’humour commercial face à un fait criminel.

Ces opérations démontrent néanmoins la rapidité avec laquelle les entreprises adaptent leur communication à l’ère des réseaux sociaux, où l’instantanéité et l’audace priment sur la retenue. En quelques heures, un cambriolage au Louvre s’est ainsi transformé en opportunité marketing mondiale.

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