Médicaments : Rahhou appelle à la promotion du made in morocco
Le Conseil de la concurrence a émis des propositions de mesures de réformes, dont l’objectif est de contribuer à changer les conditions de la concurrence sur le marché national du médicament. Ces propositions s’articulent autour de quatre leviers stratégiques essentiels. Il s’agit d’abord de bâtir un écosystème national du médicament efficace, porté par une industrie pharmaceutique solide et un système national d’innovation et de formation approprié. L’objectif est d’apporter une réponse endogène à la problématique de la sécurisation de l’approvisionnement du marché intérieur en médicaments et en dispositifs médicaux, appropriée en termes de prix et de qualité et en conformité avec les réalités et les priorités épidémiologiques de la population. Pour ce faire, le Conseil recommande de mettre en place une politique industrielle pharmaceutique ambitieuse, tournée vers la satisfaction des besoins du marché local et vers l’exportation, notamment en direction du continent africain. Autre recommandation phare : redéfinir les modalités de régulation du marché du médicament. Il est préconisé ainsi d’accélérer la création et la mise en place d’une Agence Nationale de Médicaments et Dispositifs Médicaux indépendante, qui sera chargée de mettre en place un Observatoire National des Produits Médicamenteux et Dispositifs Médicaux et de reconsidérer le statut actuel de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie, et ce en lui conférant une réelle autonomie de gestion et une indépendance effective vis-à-vis de la tutelle. Le conseil de la concurrence propose également de réformer en profondeur le cadre juridique organisant le marché du médicament et de développer de nouveaux leviers pour améliorer la situation de la concurrence dans le marché des médicaments notamment en garantissant le droit d’accès des citoyens au médicament, en veillant à la qualité des médicaments dispensés et en rendant l’Autorisation de Mise sur le Marché un outil de concurrence entre les laboratoires, et ce à travers la digitalisation et l’amélioration du processus d’enregistrement et d’octroi des AMM et la réduction des délais réglementaires de traitement des dossiers. Le conseil veut aussi repenser la problématique du remboursement des médicaments et revoir les modes de fonctionnement des Commissions de Transparence (C.T) et du CEFPS chargées de l’extension de la liste des médicaments remboursables. Il est aussi recommandé d’adopter le TFR « Tarif Forfaitaire de Responsabilité » et d’adopter une politique volontariste et efficiente en vue de renforcer le statut des médicaments génériques. On préconise aussi de revoir en profondeur les missions des pharmaciens d’officine en leur permettant de disposer de nouvelles sources de rémunération et d’alléger leur dépendance à l’égard de la vente du médicament, tout en leur accordant le droit de créer des formes de coopération entre pairs pour bénéficier des avantages commerciaux liés aux achats groupés et de repenser le régime fiscal appliqué au marché des médicaments, visant à favoriser la baisse des prix publics de vente et l’accès des citoyens, notamment les plus vulnérables, au médicament.